DUPUY de LOME

1816 — 1885

Pionnier du ballon dirigeable

Henri Dupuy de Lôme (Stanislas, Charles, Henri, Laurent) est sans doute plus connu dans l’histoire de la Marine pour avoir créé les premiers navires de guerre à vapeur français, que dans l’histoire de l’aéronautique. Cependant, le vol de son ballon dirigeable fait date, puisqu’il a été le premier aérostat à contrôler son voyage.

Il est né à Ploemeur (Morbihan), tout près de Lorient, le 15 octobre 1816. Fils d’un officier originaire du Forez. Après l’Ecole Polytechnique, il est entré à l’Ecole d’application du génie maritime de Lorient.

Devenu ingénieur, il a servi d’abord à Toulon. Il s’est intéressé assez tôt à la question de la vapeur au service de la Marine et s’est fait le partisan de la construction en fer et de la propulsion par hélice. Nommé directeur des constructions navales au ministère de la Marine en 1857, il a été en grande partie le responsable de la révolution technologique de la marine française à partir de cette date. Conseiller d’Etat en 1861, membre de l’Académie des sciences en 1866.

Député de la deuxième circonscription du Morbihan en 1869, il est membre du Comité de défense nationale pendant le siège de Paris, alors que celui-ci faisait feu de tous bois, il a été choisi pour construire le premier ballon dirigeable, seul capable pensait-on, de sortir et d’entrer dans la capitale quelque soit le vent. Le 29 octobre 1870, il obtenait la somme énorme de 40 000 F pour ses travaux, mais l’aérostat n’a été achevé qu’en 1872. Elu conseiller général du Var en 1872, Dupuy-de-Lôme a également été nommé « sénateur inamovible » en 1877.

Le premier envol de l’aérostat de 3450 m3 a eu lieu le 2 février 1872. Huit matelots manoeuvraient le treuil à bras activant l’hélice par équipe de quatre se relayant toutes les demi-heures. A son bord se trouvait également son gendre Gustave Zédé (qui était aussi son adjoint, et fut ensuite le grand pionnier français des sous-marins). Parti de Vincennes, le ballon s’est posé à Noyon, ne s’étant écarté de 12° du lit du vent : une première mondiale.

 

Il est mort d’un cancer à Paris le 2 février 1885 à l’âge de 68 ans. Son corps a été inhumé à Toulon.

La tombe de Dupuy-de-Lôme au cimetière central de Toulon

Le dirigeable tel est figuré sur la tombe
(photos L. Martinez)

L’un des lycées de Lorient porte son nom depuis 1922 et son château natal est toujours visible à Ploemeur, tout près de Lorient. Au moins quatre rues portent également son nom en Bretagne (à Lorient, Ploemeur, Brest, Quimperlé) ainsi qu’une place à Toulon.
Le croiseur-cuirassé Dupuy-de-Lôme, construit à Brest en 1887 et vendu à la Belgique en 1920

Bibliographie

Thierry Le Roy Les Bretons et l’aéronautique des origines à 1939 , PUR, Rennes, 2002.

J. Gay « Dupuy-de-Lôme, des derniers vaisseaux à voile aux premiers cuirassés« , Neptunia n°158, 1985.

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